Visite de la famille
Extrait : Pasterke De Jaeger raconte la visite annuelle de la famille au mari qui doit travailler dans la sécherie pendant 3 mois. C'est une pause bien méritée pour les travailleurs saisonniers qui travaillent dur.
C’ était le temps où la Flandre était très éloignée de la France, en tout cas psychologiquement.
Pour les femmes, les maris étaient partis en France ; “ et la France, M. le curé, elle est énorme “ disaient-elles. “La Grâce de Dieu est très grande, mais la France est encore plus vaste.”
Il y avait une fois, une petite dame qui me disait : " M. le curé, mon mari travaille en France et on dit que c’est très loin. Est-ce vrai ? On dit que c’est de l’autre coté de la frontière !” Donc, une distance psychologique. Et, comme vous le savez bien, ce n’est pourtant pas tellement loin de la Flandre, hein ? Mais ces gens ne pouvaient ni se rendre visite, ni communiquer.
Alors, on s’est dit : “ On va organiser des visites ! Une entreprise inoubliable ! 4 à 5 dimanches pendant la période de la campagne.
Très tôt le matin, dans le noir absolu, on allait chercher les femmes et les enfants dans toutes les communes de la région de Roeselare, d’où venaient la plupart des sécheurs. Après, direction la France ! Situation pénible, un calvaire, c’était le contrôle de la douane. Imaginez-vous : toutes ces femmes, chargées de cigarettes, de tabac, ce n’était pas normal, quoi ? Mais, à la longue, les douaniers comprenaient la situation.
Puis, c’était " la distribution" de ces familles vers toutes les sécheries, dispersées dans ce plat pays. Je dois avouer, c’était une véritable kermesse. Ces grands hommes costauds devenaient, sur le coup, des enfants.
La baraque, qui n’était plus entretenue depuis des semaines, était transformée, par les femmes, en un palais. Elles avaient aussi apporté un sac avait de tout dedans : une nappe, un peu de viande, des légumes, etc… Et après quelque temps, on pouvait sentir l’ odeur du repas de fête. C’était vraiment quelque chose de beau.
On a donné, à ces gens, l’occasion de se voir, au cours de cette longue période d’absence, l’opportunité d’être en famille, d’être homme et femme, ensemble ! Quoiqu’en disent ces illustres intellectuels flamands, qui étaient, chaque jour, chez eux, à la maison ! On a fait ce qu’il fallait faire !“ Et ceux qui pensent différemment, M. le curé, ne valent pas grand chose", disaient ces hommes.“ C’est exact, j’ai confirmé.
Het bezoek van de familie
Fragment van Pastertje De Jaeger, die vertelt over het jaarlijkse bezoek van vrouw en kinderen aan hun man, die 3 maanden in de ast moet werken. Het is een welverdiende pauze voor hardwerkende seizoenarbeiders.